Les étés de son enfance, Anaïs, la fondatrice, les passait chez ses grand-parents, avec ses frères et soeurs, à la campagne. Un lien à la terre, très fort, s’est crée là, entre les odeurs de moissons, les histoires paysannes contées par les anciens et les balades à travers champs.
La grand-mère d’Anaïs, était couturière et tricoteuse. C’est surement d’elle que vient cette amour pour les belles matières, les tissus colorés, la création textile. A 15 ans elle a reçu sa première machine à coudre, et à 17, en équipe avec sa grand-mère, elle créait ses premiers costumes de scène dans le cadre d’un cour de théatre au lycée.
Dans une suite assez logique, elle obtient son diplôme des Métiers d’Art costumier-réalisateur. Etudes lors desquelles elle fait la rencontre de Sandrine Rozier qui lui ouvre la voie vers les couleurs et les plantes, en l’invitant à un symposium dans le Sud de la France où conférenciers du monde se retrouvent comme une grande famille pour discuter des teintures naturelles.
Tissus, Couleurs et Terre étaient alors réunis sous un seul non : Teinture Naturelle. Et se fut une révélation!

AVENTURE : UN VOYAGE AU COEUR DE L'HIMALAYA INDIEN

A 21 ans, suite à ce symposium, en solitaire et pour la toute première fois elle décide de s’envoler au delà des frontières françaises. Destination : l’Inde. Plus exactement, le Kumaon, une petite région de l’Himalaya indien bordée par le Népal et le Tibet.
Elle y fait alors la rencontre de Neema et Kamla, 2 femmes incroyables qui vont lui transmettre les clés d’un métier où la plante peut devenir couleur. Installées sur les contreforts de l’Himalaya, elles vont lui ouvrir les portes de leur fabrique de fils teints et lui faire découvrir la culture locale.
Cette première aventure humaine va rapidement se transformer en épopée textile et tinctoriale.
Suite à une année passée à l’Inalco, section Hindi pour apprendre les rudiments de la langue, elle fait plusieurs voyages d’apprentissage entre la France et l’Inde afin de se former à l’impression textile traditionnelle et au tissage, et d’assister à différentes conférences sur le pouvoir tinctorial des plantes.
Aujourd'hui, même si sa pratique de teinturière a grandie, nourrie par des lectures, des rencontres d’expert ou encore de ses propres expériences, elle utilise toujours les fondements transmis au coeur des montagnes lors de son premier voyage.

CRÉATION : LA PREMIÈRE PIERRE À L'EDIFICE

Après plusieurs voyages, finalement Anaïs pose ses valises dans sa Normandie natale en 2019, bien décidée à créer à travers Babul & Bakli un pont entre son territoire de naissance où elle installe sa teinturerie, et son territoire de coeur : une petite région de l'Himalaya, juste à la frontière indo-népalaise, qui regorge de savoir-faire presque oubliés.

La première pierre est donc bien l'installation de la teinturerie. La marque Babul & Bakli est crée.

babul & bakli... ça veut dire quoi ?

BABUL - ACACIA NILOTICA (L.) DELILE

Babul est un acacia égyptien, et son petit nom nous vient du hindi.

C'est un arbre épineux, indigène en Egypte et au Soudan. On le retrouve aussi à l'Est et au Sud de l'Afrique, en Asie du Sud-Ouest et en Inde. Le babul fait partie d'une grande famille de plantes à tanins : les Fabaceae. On se sert des gousses, de l'écorce et du bois pour teindre dans une gamme de brun.

BAKLI - ANOGEISSUS LATIFOLIA WALL.

Bakli est un sumac indien, et son petit nom nous vient toujours de l'hindi.

C'est un arbre à feuilles caduques présent dans toute l'Inde. On utilise ses rameaux feuillus pour teindre dans une gamme allant du jaune au brun.